Fin décembre 2019, Lasso a reçu une bonne nouvelle du gouvernement flamand : le projet pARTicipe! peut être lancé !

En 2020, nous pouvons réaliser trois laboratoires d’expérimentation autour de l’art et de la culture. Au sein de chaque terrain d’essai, un groupe d’enfants ou d’adolescents sera accompagné. En partant de leurs centres d’intérêts et de leur univers, nous irons à la recherche d’un artiste et/ou organisation partenaire pour donner vie à leurs idées.

Johanna, animatrice jeunesse dans la maison de quartier Chambéry (D’Broej), a été l’une des premières à répondre à notre appel en janvier 2020. Le laboratoire saura parfaitement s’intégrer à l’atelier multimédia et stimulation du néerlandais « De Reporters ». Il est constitué d’un groupe de dix jeunes filles adolescentes qui se rendent chaque vendredi après l’école à la maison de quartier. "Elles sont toutes autant motivées et enthousiastes de découvrir de nouvelles choses" affirme Johanna. Ce serait aussi l’occasion pour Johanna de nouer des contacts dans le milieu du multimédia et de pouvoir travailler avec des professionnels, ce qui pourrait être inspirant pour la conception de workshops dans les prochaines années. Après un premier entretien, nous avons lancé le laboratoire par une session du jeu BabbelArt.

Découvrir des talents et les centres d’intérêt culturels avec l’aide de BabbelArt

Dans cette première étape, nous avons découvert ce qui passionnait le groupe d'adolescents, ce qu'elles voulaient viser et quels étaient leurs talents cachés. Ce n’était pas seulement une façon de mieux apprendre à se connaître. Pour ce terrain d’essai, c’était également le point de départ pour entamer une discussion sur ce qu’elles aimeraient bien faire ou connaître davantage.

Les questions : « Que souhaites-tu découvrir ou apprendre ? Qu’est-ce que tu n’aimes pas ? Qu’aimes-tu aller regarder ou écouter ? En quoi es-tu bon ? » forment, ensemble avec 50 cartes de disciplines artistiques, la base de la méthode de conversation BabbelArt.

La médiatrice de Lasso a fait en sorte que le jeu se déroule bien et qu’un ensemble d’idées artistiques émerge du groupe. Un certain nombre de disciplines sont sorties du lot : patinage artistique, vlogging, cuisine, graffiti, danse et chant.

Conseil sur mesure

Dans un premier temps, Lasso a cherché pour Chambéry quels acteurs bruxellois ont une offre multimédia adaptée aux adolescents, ainsi que des partenaires culturels intéressants se trouvant dans les alentours de la maison de quartier ou pouvant s’y rendre.

Dans une seconde phase et sur base des disciplines artistiques mises en avant lors de la séance avec BabbelArt, nous avons cherché de nouveaux partenaires, projets et idées à l’image du groupe. Cet exercice a servi de socle pour la suite du projet.

Vlogging & cuisine

Entre-temps, nous sommes mi-mars 2020. Avec Johanna, nous avons réfléchi lesquelles des idées formulées par le groupe, nous allions développer. Que ce sera quelque chose autour du vlogging et de la cuisine fut très vite évident. Mais, toute cette situation liée au corona a accéléré le choix des activités. En temps normal, il y aurait plus d’espace pour donner forme au projet, en concertation avec le groupe.

Le film 'BINTI' était la première activité prévue : un film consacré à BINTI, douze ans, qui rêve de devenir une vloggeuse célèbre. Il n’était évidemment pas possible de se rendre ensemble au film, ce qui nous a d’autant plus motivés à chercher un moyen d’amener ce film chez les filles. J.E.F Jeugdfilm nous a donné la solution : le film était mis temporairement à disposition via un lien vimeo et un mot de passe.

Nous avons ensuite décidé de nous aventurer avec l’artiste vidéaste Thierry, qui s’est chargé d’accompagner les jeunes filles avec quatre sessions autour du vlogging. Une intéressante exploration dans le monde virtuel, pour sûr !

A l'aventure avec ‘the video guy’

"...il trouvait ça une mission passionnante; donner des ateliers de vlogging, ça le connaît". Enseigner "en direct" via une plateforme en ligne était un défi que Thierry 'The Video Guy' voulait relever.

Johanna et Thierry se sont rapidement trouvés sur la même longueur d’onde : la cuisine sera le fil rouge des sessions de vlogging. Néanmoins, d’autres questions sont survenues qui demandaient à être éclaircies : l’aspect technique d’une formation virtuelle d’une part et la création d’un sentiment de groupe suffisant et « d’interaction sans chaos » de l’autre. Il a fallu un nombre conséquent d’échange Zoom, Skype, mails et appels téléphoniques à l’ancienne pour lancer le projet.

Johanna a pris contact individuellement avec chaque adolescent et parent afin d’expliquer comment pourrait se faire cette rencontre via Zoom. Le 3 avril a eu lieu une première session test. Avec toutes sortes de jeux tels que PIM PAM PET, Pictionnary et un quiz musical, elle a cherché des façons de créer une dynamique de groupe en ligne. Cela a bien fonctionné et l’enthousiasme chez les jeunes filles était au rendez-vous. On les a questionnés sur leurs vlogs et vloggeurs favoris, afin de s’en inspirer pour la conception de la première session. On a même découvert par ce biais qu’un vlog mère-fille existait déjà.

L’expérience test fut très précieuse pour Thierry. Le fait que Johanna, en tant que personne de confiance, a pu préparer le groupe à la première session était vraiment nécessaire. Ensemble, ils ont formé une équipe complémentaire.

Du côté technique, il a fallu tâtonner pas mal : La plateforme Zoom ne semblait pas fonctionner sur tous les ordinateurs, il a fallu chercher, tester et communiquer sur une autre plateforme. En plus de cela, le doute planait quant à savoir si tout le monde saurait être présent, allait réussir à ouvrir le lien vers la session et si la connexion ainsi que les microphones allaient bien fonctionner …

" S. était très heureuse de revoir ses amies, même par l’intermédiaire d’un ordinateur. "

- Een mama

“Je trouve ça bien que les enfants se rendent comptent que tout ne se déroule pas de manière fluide. "

- Een mama

C’était le suspense jusqu’au dernier moment de la première session vlogging le 10 avril. La première demi-heure a connu un lent démarrage technique : pas tout le monde a su s’identifier de suite, certains avaient une connexion insuffisante, d’autres ont dû se rapprocher de leur modem, recevoir un coup de pouce de leur papa ou maman, pour pouvoir enfin démarrer l’atelier. Les jeunes filles ont appris plusieurs techniques pour réaliser une première mission : 'Réaliser un vlog de leur repas préféré'. Après la session, ont leur a envoyé un challenge plus élaboré auxquelles elles se sont attelées la semaine d’après.

Dans cet article vous lirez comment tout cela s’est terminé...